L’Italie à la dérive

Jean Marie Colombani su Slate.fr

Dans une démocratie normalement constituée, Silvio Berlusconi aurait été contraint à la démission.


Fort de la popularité dont il continue de jouir, il explique au contraire qu’il fait l’objet d’un complot ourdi par ses adversaires, magistrats et journalistes. Et, comme pour se prévenir contre d’autres révélations, il annonce que ses adversaires essaieront de l’écarter du pouvoir à la rentrée. Il en profite pour attaquer le seul journal télévisé qui échappe encore à son contrôle, celui de la 3ème chaine de télévision publique. Et il explique que dans aucun pays il n’est toléré qu’une chaine du service public puisse attaquer le chef du gouvernement… La vérité est que Silvio Berlusconi, qui s’était fait une spécialité de faire voter par la majorité qui le soutient des lois de nature à lui permettre d’échapper à d’éventuelles poursuites judiciaires, se comporte désormais comme si l’exercice de son propre pouvoir ne devait être enfermé dans aucune limite.